Enfant, Rémy est turbulent, fasciné par tous les engins à roues et dévore « Moto Revue » . La première moto qu’il apprend à conduire est celle de son père, une 100cc Peugeot, sous l’occupation. Il a alors 12 ans.

" J'étais extrêmement turbulent et un seul maître d'école a su trouver la solution pour calmer mes pitreries : il m'a nommé responsable de la section cinéma et m'a menacé d'être viré si je ne me tenais pas tranquille. J'ai commencé à regarder quantité de films : Chaplin, Mac Sennet, Laurel et Hardy etc, j'étais passionné. "
Rémy Julienne
Extrait du livre " Silence.... On casse ! "
©Rémy Julienne - Archive privée

A 18 ans, il devient chauffeur-livreur pour ses parents. Il apprend à manier un camion fonctionnant au gazogène avec Antoine Janssen et se passionne pour la mécanique. 

Le temps du service militaire, en Allemagne, lui permet de se perfectionner, de devenir le meilleur pilote de char de son régiment puis instructeur. 

Le décor est planté, la passion à fleur de peau. Rémy a soif d’action et pour lui tout s’enchaîne rapidement : courses de moto-cross, rallyes et compétitions de bateau.

Des courses de moto-cross

A 24 ans, il achète sa première moto de cross, une Monet Goyon 232cc et part écumer les circuits régionaux avec Jean Rutbowski. 

Puis, il achète une Gilera Saturno en 1955, à Carlo Molinari et Jacky Melioli, deux pilotes qu’il admire. Une année après, lors d’une compétition, le moteur éclate en 17 morceaux. En 1957, c’est avec cette même moto qu’il devient champion de France 500cc, revue et corrigée par Raphaël Olivotti, le « sorcier de la mécanique ».

Rémy participe à sa première course internationale en Suisse, en 1958 et la gagne. 

A partir de ce moment, il consacre tout son temps au moto-cross. En 1960 et 1962, il devient 2ème de la coupe de France et est plusieurs fois sélectionné en équipe de France.

" J'aime la compétition, mais encore plus la vie de saltimbanque qui s'y rattache, les nuits blanches passées à affûter la mécanique avant une course, le sandwich qu'on engloutit parce que tout l'argent est passé dans la moto et qu'on n'a plus de quoi s'offrir le restaurant. Et puis, après la course, la grande fête, la rigolade entre copains. "
Rémy Julienne
Extrait du livre " Silence.... On casse ! "

Il fait son entrée dans le cinéma à 34 ans, un peu par hasard, alors qu’un journaliste de « Moto-Revue » l’appelle pour lui dire qu’il manque un motard pour le film « Fantômas » d’André Hunebelle. Ici commence une vie vie palpitante, des cadences infernales, une course folle. Entre compétitions et plateaux de tournage, c‘est le début d’une carrière internationale au cinéma, à la télévision et lors de spectacles de mécanique. 

Des rallyes de voiture

Cela fait déjà quelques années que Rémy Julienne écume les plateaux, lorsqu’il découvre une nouvelle forme de compétition sur circuit : le rallye. Ce sera pour lui une façon de « prendre du bon temps » alors qu’il vit à 100 à l’heure. 

En 1975, il rejoint la Star Racing Team fondée par Jean-Louis Trintignant et Moustache. 

Trois fois il prendra le départ du rallye de Monte-Carlo et deux fois celui du rallye des 1000 pistes.

Il participe plusieurs fois à des rallyes notamment à la ronde hivernale des 24h sur glace de Chamonix avec Jean-Claude Justice en 1984.

En 1978, il prépare pour Fiat un sujet passionnant qui se tourne en Finlande, à l’occasion du Rallye des 1000 lacs avec une Fiat Abarth de compétition. Il parcours une dizaine d’étapes spéciales.

Dans les années 1980, c’est avec une Rallye 2 préparée par Jean-Claude Justice, qu’il participe au rallye-cross de Damvillier.

Des compétitions de bateau

En 1982, Moustache lui propose de remplacer Guy Marchand lors des 24 heures motonautiques internationales de Rouen. Il n’a jamais piloté de bateau sur mer ni sur fleuve, c’est un vrai défi quelques jours avant le départ. Il fait équipe avec Bruno Masurier et Jean-Claude Bouttier et remportent malgré tout la compétition. 

Par la suite, il y participera plusieurs fois, notamment en 1995 avec Pierre Pujol et Jimmy Revert.