Dans l’esprit du public la cascade parait comme impossible à réaliser. Donc semble comporter des risques physiques évidents, accentués par la magie de la mise en scène. Au-delà des rigolades et des moments cocasses hors des plateaux, s’exerce la pression, les responsabilités et la tension permanente.
Le métier de cascadeur et concepteur de cascades ce sont aussi : des techniques mises au point pour se protéger durant les scènes d’action. Des prototypes testés, des recherches sur l’énergie cinétique et les absorbeurs d’énergie. L’expérience accumulée pendant durant toute sa carrière, notamment en accidentologie, peut s’appliquer à d’autres domaines. C’est pourquoi, des instances judiciaires et de la sécurité routière font appel à lui en tant que consultant ou expert.
Mémoire, les images d’archives en région Centre
1982 – Cepoy – Essais de looping en voiture
Réalisation : ©Rémy Julienne
Muet
Expertise judiciaire
Rémy Julienne est consulté à plusieurs reprises par des instances judiciaires au sujet d’accident inexplicable, de présomption de crime maquillé en accident ou encore par des particuliers en désaccord avec la justice.
En 1999, à la demande du juge Dematteis, la Chancellerie et les magistrats de Châteauroux font appel à son expérience en accidentologie pour la reconstitution de l’affaire criminelle Rezzala. Compte tenu des contraintes, des enjeux de la reconstitution et des aléas, aucun n’expert n’accepte la mission. C’est la première fois qu’une instance judiciaire fait appel à un cascadeur, en tant qu’expert, pour collaborer à l’élucidation d’une affaire. Plusieurs jours sont nécessaires à cette reconstitution minutieuse permettant d’identifier le coupable .
Sécurité Routière
En France
Outre ces collaborations avec le milieu judiciaire, c’est dans le domaine de la sécurité routière que l’expérience de Rémy Julienne est la plus significative et utile.
Le Groupe Julienne a ainsi loué une voiture entourée de cercles de métal, fixée comme une araignée au centre de sa toile. L’objectif : faire faire des tonneaux pour la prévention et la sécurité routière. Ce dispositif utilisé lors du film « Les choses de la vie » de Claude Sautet permet voir comment se comporte un corps à l’intérieur d’une voiture soumise à ce type d’accident.
A titre personnel, Rémy Julienne participe à d’autres expériences.
Le docteur Tarrière, technicien chez PSA, lui demande un jour de prendre le rôle du mannequin vivant pour des chocs d’accident pour connaître les réactions du corps dans de tels cas.
En 1979, il effectue des crash tests démontrant l’efficacité de la ceinture de sécurité, pour le comité de la sécurité routière.
INA – Institut National de l’Audiovisuel
Comité de la sécurité routière. Ceinture de sécurité.
Crash test Rémy Julienne – 3 octobre 1979
En Suisse
Quelques années plus tard, le Ministère des transports sollicite Rémy à titre de consultant pour la sécurité routière à la demande du Secrétaire d’état M. Georges Sarre et du Ministre des transports M. Jean-Claude Gayssot. Aucune proposition n’aboutit.
Mais grâce à des assurances et des équipementiers, un film de démonstration d’accident réel et un film sur la sécurité routière sont financés et fournis gracieusement, dans l’intérêt général.
C’est finalement en 2006, que Mme Micheline Spoerri, conseillère d’État du Canton de Genève commande 20 programmes courts de sécurité routière.
Rémy intervint alors à titre de coproducteur, scénariste, acteur et réalisateur de cette série multi-diffusée par la Télévision Suisse Romande : « Un Homme trop pressé » et « Départ en vacances ».